Témoignage de Julie François, Médiatrice Urbaine dans le quartier d’Humanicité
"Habituellement : je sors du métro et je traverse le quartier avec déjà des rencontres avant même que je ne badge et arrive sur mon lieu de travail. Je croise un habitant qui se rend au travail, un bonjour d’une salariée, un salut de deux résidents d’Hélène Borel qui fument leur petite cigarette quotidienne. J’arrive aux Ateliers, un bonjour aux collègues de l’équipe et c‘est parti pour mon programme : vérifications des mails, réunions, veille technique, PAP, etc…
Aujourd’hui : Je vérifie mes mails, contacte les personnes fragiles et les structures pour garder ce lien avec mon territoire d’intervention et garder une écoute attentive et répondre à leurs besoins ou détecter leurs problèmes (gestion de conflit) à distance. Je mets en relation avec les partenaires, je continue de travailler sur les projets car j’ai la chance de pouvoir travailler avec des partenaires et un collectif d’usagers à distance et très motivés. Le manque de contact en direct avec l’ensemble des usagers et partenaires commence à se faire ressentir mais j’arrive à garder ce lien à travers les mails, les échanges téléphoniques et les projets. Mes journées, mes missions restent les mêmes sans « le contact humain » qui est essentiel dans notre métier mais que j’essaie de faire transparaître grâce au 2.0, à distance du mieux que je peux.
Je reste très positive dans ce contexte, je profite du télétravail pour réorganiser toute ma façon de travailler. Mon temps de travail est surtout consacré à ma mission de veille sociale : des appels vers les personnes seules ou vulnérables, des prises de contact avec les structures pour savoir si tout va bien et des mises en lien si besoin. Par exemple, mail d'une salariée de l’Abej, celle-ci me remonte le manque de masques, je la mets en lien avec Happy Senior qui lui mettrons des masques à disposition. Ou encore un autre exemple, la mairie de Capinghem m’appelle concernant un couple d’habitants qui ne peut pas se déplacer pour faire des courses alimentaires : je les appelle et les mets en lien avec un habitant prêt à les aider.
Mes missions ont complètement changé ! Pas possible d’être sur le terrain, en contact, le cœur de mon métier à mon sens. Tout se fait à distance, par tel, par mail ou les réseaux sociaux. J’organise des permanences et je me rends disponible par mail ou téléphone : problématique de propreté chez un bailleur, un parking souterrain utilisé comme espace de jeu, un habitant qui se sent seul, etc… J’avance également sur des projets collectifs quand c’est possible : j’ai sondé chaque membre du collectif "livret d’accueil" pour savoir s’ils étaient prêts à avancer sur son actualisation et s’ils étaient outillés pour. Tout le monde était ok ! Une page facebook dédiée au contexte a été mise en place sur la page Humanicité. Je fais en sorte d’alimenter cette page en co-écrivant avec un habitant à chaque fois, des articles ludiques ou d’entraide.
Il y aura un avant et un après, je pense et j’espère que ce que l'on vit aujourd’hui permettra d’anticiper et de prévenir des situations similaires à l’avenir. La médiation est un dispositif majeur dans cette situation. J'ai pu recenser une quarantaine de personnes vivant seules et pas forcément connues des institutions. Cette connaissance du public peut me permettre un travail complémentaire avec les services de la ville comme les bailleurs ou les béguinages. A l'avenir, une salariée du béguinage et moi avons convenu de travailler sur le sujet et la mise en place d'un protocole, en y incluant le bailleur et les services ressources, en cas de situation similaire (canicule, autres, etc…).
Mes missions et ma réflexion sur des projets vont évoluer et je pense que certaines personnes pourront vraiment s’apercevoir du rôle important du médiateur dans le mieux vivre-ensemble et surtout dans la création de lien."
Aujourd’hui : Je vérifie mes mails, contacte les personnes fragiles et les structures pour garder ce lien avec mon territoire d’intervention et garder une écoute attentive et répondre à leurs besoins ou détecter leurs problèmes (gestion de conflit) à distance. Je mets en relation avec les partenaires, je continue de travailler sur les projets car j’ai la chance de pouvoir travailler avec des partenaires et un collectif d’usagers à distance et très motivés. Le manque de contact en direct avec l’ensemble des usagers et partenaires commence à se faire ressentir mais j’arrive à garder ce lien à travers les mails, les échanges téléphoniques et les projets. Mes journées, mes missions restent les mêmes sans « le contact humain » qui est essentiel dans notre métier mais que j’essaie de faire transparaître grâce au 2.0, à distance du mieux que je peux.
Je reste très positive dans ce contexte, je profite du télétravail pour réorganiser toute ma façon de travailler. Mon temps de travail est surtout consacré à ma mission de veille sociale : des appels vers les personnes seules ou vulnérables, des prises de contact avec les structures pour savoir si tout va bien et des mises en lien si besoin. Par exemple, mail d'une salariée de l’Abej, celle-ci me remonte le manque de masques, je la mets en lien avec Happy Senior qui lui mettrons des masques à disposition. Ou encore un autre exemple, la mairie de Capinghem m’appelle concernant un couple d’habitants qui ne peut pas se déplacer pour faire des courses alimentaires : je les appelle et les mets en lien avec un habitant prêt à les aider.
Mes missions ont complètement changé ! Pas possible d’être sur le terrain, en contact, le cœur de mon métier à mon sens. Tout se fait à distance, par tel, par mail ou les réseaux sociaux. J’organise des permanences et je me rends disponible par mail ou téléphone : problématique de propreté chez un bailleur, un parking souterrain utilisé comme espace de jeu, un habitant qui se sent seul, etc… J’avance également sur des projets collectifs quand c’est possible : j’ai sondé chaque membre du collectif "livret d’accueil" pour savoir s’ils étaient prêts à avancer sur son actualisation et s’ils étaient outillés pour. Tout le monde était ok ! Une page facebook dédiée au contexte a été mise en place sur la page Humanicité. Je fais en sorte d’alimenter cette page en co-écrivant avec un habitant à chaque fois, des articles ludiques ou d’entraide.
Il y aura un avant et un après, je pense et j’espère que ce que l'on vit aujourd’hui permettra d’anticiper et de prévenir des situations similaires à l’avenir. La médiation est un dispositif majeur dans cette situation. J'ai pu recenser une quarantaine de personnes vivant seules et pas forcément connues des institutions. Cette connaissance du public peut me permettre un travail complémentaire avec les services de la ville comme les bailleurs ou les béguinages. A l'avenir, une salariée du béguinage et moi avons convenu de travailler sur le sujet et la mise en place d'un protocole, en y incluant le bailleur et les services ressources, en cas de situation similaire (canicule, autres, etc…).
Mes missions et ma réflexion sur des projets vont évoluer et je pense que certaines personnes pourront vraiment s’apercevoir du rôle important du médiateur dans le mieux vivre-ensemble et surtout dans la création de lien."

Julie François
Médiatrice Urbaine dans le quartier d'Humanicité
No related posts.